Premier entrainement [Jennah]

Le soleil ne s'était pas encore levé mais la petite silhouette en robe sombre était déjà présente sur le toit. A vrai dire, elle avait eut le sommeil agité par l'excitation de ce qui allait se passer pour cette première journée d'entrainement et sa nuit avait été brève. Ainsi, elle avait eut largement assez de temps pour se préparer, pour manger quelque chose puis pour trouver un endroit approprié à son escalade. Bien sûr, elle avait fait en sorte qu'on ne puisse pas la voir ni la suivre et dès qu'elle avait quitté la maison, elle avait enclenché son pouvoir favoris, le seul qu'elle maitrisait et qu'elle se connaissait, celui du caméléon et elle avait marché silencieusement et dans un équilibre parfait sur les toits des maisons du quartier résidentiel d'Erasya.
Elle ne chercha pas à calculer le temps qu'elle passa à rêvasser sur les toit mais elle en choisit un qui lui plaisait plus que les autres, celui qui dominait les autres, qui dominait tout le quartier mais qui était néanmoins plus petit que celui de l'académie. Là-bas, elle avait l'impression que d'autres assassins y avait rendez-vous car des silhouettes semblaient y évoluer, malgré l'obscurité encore ambiante.

Le temps s'écoula sans que sa patience n'en pâtit et bientôt elle sentit une autre présence que la sienne sur le toit et se laissa doucement réapparaître aux yeux des autres. Mais qui donc aurait songé à regarder sur le toit de la villa à l'aube, alors même que le soleil avait du mal à percer derrière les nuages gris qui parsemaient le ciel ?
Lorsqu'elle vit enfin la silhouette rassurante de Jennah à ses côtés, elle se releva et la salua timidement, en murmurant quelques mots à peine audible, comme si elle avait eut peur qu'on ne puisse les surprendre

"Bonjour, maître Jennah"

*Le soleil va bientôt se lever... Puisqu'il le faut, allons-y...*

- Bonjour, Mélian. Prête pour cette première leçon ?

- Il faut que tu saches que par la suite, tu seras la plupart du temps livrée à toi-même. En attendant, j'aimerais que tu observe juste la ruelle qui se trouve en contrebas. Normalement, elle ne devrait pas tarder à s'animer. Observe juste les gens et leur comportement. Ensuite, conclus juste à pourquoi ils se conduisent ainsi. N'oublie pas que tu peux poser toutes les questions que tu veux, j'y répondrais du mieux possible.

Jennah répondit gentiment à son échange poli et lui demanda si elle était prête. La fillette acquiesça silencieusement à cette question qui n'en était pas vraiment une, elle le sentait. Puis elle lui expliqua les règles de la première leçon, en lui expliquant aussi qu'elle serait souvent seule à étudier, du moins de ce qu'en compris Mélian. Bien sûr, ça ne la dérangeait pas, mais elle avait imaginé que le lien qui unissait le maître et l'élève était profond, comme une garde d'amorçage épaisse et robuste et ça ne semblait pas vraiment être le cas. Mais cette impression pouvait se révéler fausse car elle se savait l'imagination assez active pour penser à des choses qui n'avaient pas lieu d'être.

La première mission que lui confia son maître semblait plutôt facile comme ça. Semblait car Mélian savait que la tâche serait ardue, l'étude des autres étant une science dans laquelle elle n'excellait point et qui, pourtant était la première chose que lui avait demandé de faire Mana lorsqu'il l'avait un peu initiée aux rites des assassins.
Ainsi, la fillette attendit simplement et silencieusement que le temps passe et que la rue ne s'anime, qu'un brouhaha ne monte jusqu'au ciel ocre et qu'elle puisse observer à loisir comme le lui avait demander poliment la jeune femme aux longs cheveux d'ébène. Le premier à passer fut un homme d'âge mûre - pour l'époque - qui portait deux lourds sacs de grains. Elle ne voyait là que l'homme qui exerçait le métier de boulanger et qui acheminait sa farine jusqu'à sa boutique après l'avoir moulu au moulin un peu plus loin. Les cernes noires sous ses yeux dénotait un manque de sommeil important et le fait qu'il bailla ne fit que renforcer ses pensées. Rien dans son attitude ne laissait présager un danger pour les deux assassins qu'elles étaient et elle ne décela pas non plus d'armes dissimulées. Pour elle, la vie qu'il menait devait être harassante et elle n'aurait pas voulu être apprentie-boulangère, pour rien au monde.
Puis, alors que sa silhouette disparaissait au loin, d'autres personnes, des habitants sans vraiment d'intérêt au premier abord et dont la vie était soudainement devenue cruciale pour elle, pour son entrainement.
Elle n'aurait su définir chaque métier, chaque habitants qui passait, qui croisait les autres, les échanges de politesse, la vie grouillante qu'il y avait là pour animer tout Erasya... Elle observait, observait et observait encore, totalement concentrée sur toutes ces personnes, oubliant presque la présence de son maître à ses côtés. Il fallait aussi qu'elle dise pourquoi ils agissaient ainsi. Alors il fallait sans doute qu'elle se questionne. Qu'est-ce qui poussait toutes ses personnes à vivre ainsi ? Le boulanger tout à l'heure par exemple, il semblait tellement fatigué et pourtant il continuait d'effectuer ses tâches quotidiennes et répétitives sans se lasser. Et ce petit garçon qui courait derrière un chiot, pourquoi faisait-il ça ? Pour passer le temps, parce qu'il n'avait pas d'autres compagnon pour jouer ?

"Dois-je seulement conclure ou est-ce qu'il faut aussi que j'explique la raison qui m'a poussé à cette conclusion ?"

Elle n'avait pas regardé Jennah en posant la question, cette fois-ci à voix haute. Elle continuait d'observer, tout à sa tache, à sa contemplation de la marrée humaine qui, maintenant que le soleil était bel et bien levé, avait envahi la petite rue.

- Si l'argumentation peut te faire parvenir à une conclusion, tu peux développer. Si tu veux aussi me dire "pourquoi" tu as pensé à telle ou telle solution, tu le peux également. Je me contenterais juste de dire si tu as tort ou raison.

- Ma question est en partie le "pourquoi" du précèpte énoncé par Laël hier.

Hum. La réponse était à la fois vague et précise et elle eut même droit à une sorte d'indice de la part de Jennah. Le pourquoi de ce qu'avait dit Laël la veille. Mais le pourquoi de quoi ? Il leurs avait dit bien des choses, même pour conclure, il y avait deux ou trois possibilité, laquelle explorer ? Il fallait aller de la plus probable, la plus importante à ses yeux à celle qui avait le moins de signification. Laël leur avait rappeler de ne pas verser le sang d'un innocent. Ok, mais là, elle ne voyait pas en quoi ça pouvait l'aider donc ca ne devait pas être le pourquoi de cette mise en garde là. Ensuite, il leur avait demander à ce que les apprentis ne mettent pas les assassins en danger, qu'ils se fondent dans la foule sans soucis. Ca, avec elle, il n'y avait pas de soucis, devenir transparente aux yeux de tous lui était si facile depuis que Mana le lui avait appris. Elle était petite et chétive et il était facile de repérer une enfant dans un monde d'adulte et pourtant, elle agissait avec tact et innocence et alors, tous ses agissements prenaient un sens, on ne ressentait rien de suspect en elle. Puis, il avait ensuite terminé en leur demandant de ne pas dénoncer Erasya ni la fraternité qui pouvait exister au sein de l'ordre ; pourquoi une telle chose ? Parce qu'Erasya était une ville cachée, parce qu'elle savait que les assassins avaient subit de lourd dégats il y avait peu, parce que l'ordre dont elle faisait partie était l'ennemi de bien d'autre... Il y avait tant de réponse possible. En tout cas, il fallait être prudent.
Elle avait continué d'observer les gens et elle se demanda si ceux-ci avait conscience du danger qui planait sans cesse sur eux ou s'ils se sentaient en sécurité dans cette ville qu'il étaient les seuls à connaître. Avaient-ils une confiance aveugle dans les assassins qui dirigeaient le village pour agir avec tant d'insouciance ?
C'est alors qu'un détail curieux la frappa. Tous agissaient avec naturel et innocence et aucun ne semblait faire attention à leurs angles-morts, à ce qu'il se passaient derrière eux sauf quand on les interpellait et même alors, c'était la zone apparente quelques secondes auparavant qui devenait la source du problème. Un voleur se serait fondu dans cette foule sans soucis et aurait pu attaquer n'importe qui par derrière, il n'y avait personne pour y faire attention, non pas une seule de ses personnes ne semblait s'en soucier... Elle voulait bien pardonner les enfants pour cette fautes dont ils n'avaient pas confiances puisqu'ils ne connaissaient pas encore la dure réalité de la vie et parce que si leurs parents étaient comme tous ses gens, ils ne pouvaient pas apprendre ce que personne ne pouvait leur enseigner mais pour les autres, c'était inadmissible. Pour elle-même aussi, ça aurait dû être la première chose qu'elle aurait dû remarquer...
Mais elle doutait que cela ne soit à énoncer. Enfin, elle ne savait plus trop d'ailleurs, à force de réfléchir à ce qu'avait dit Laël hier et qui devrait l'aider pour répondre correctement à la demande de Jennah. Enfin, elle préférait exposer son analyse quitte à se tromper que de ne rien dire du tout. Elle était là pour apprendre, pas pour être jugée et critiquée.

"Pour le moment, je ne vois rien qui pourrait me sauter aux yeux, un détail choquant ou quelque chose comme ça. Que ce soit le boulanger tout à l'heure, ces enfants d'âges différents qui son passer, le marchand de tissu qui discute avec le gérant de la droguerie ou les autres, ils agissent tous de manières semblables en ce matin, tous son naturels et innocent, à la limite de la naïveté. On a l'impression que pour eux, hier ou aujourd'hui, c'est la même routine. Beaucoup d'entre eux sont fatiguée et pourtant, ils sourient, rient et semblent heureux de vivre. Il n'y en a pas un seul dans ceux que j'ai observer qui semble se soucier d'une quelconque sécurité. Ils ne se méfient pas les uns des autres, à moins que ce ne soit qu'une apparence et ils évoluent sans prendre en compte qu'un danger éventuel pourrait surgir à chaque instant. C'est les seuls points communs que j'ai réussi à leur trouver pour le moment. Quant au pourquoi des préceptes énoncés par Laël hier, j'y réfléchis encore car je pense avoir plusieurs réponse possible..."

Contrairement à ce que pensait Jennah, Mélian n'avait pas oublié ses arrière mais elle ne donnait simplement pas l'impression d'y faire attention. C'était là sa plus grande arme contre le reste du monde : son comportement innocent et sa timidité endormait toute vigilance chez ses ennemis potentiels et elle se mêlait à la perfection dans une foule comme celle qui évoluait en bas. Pas un seul de ces habitants n'avait songer à lever la tête vers ses deux présences qui les observait. Mais les avait-il seulement sentie ? Mélian en doutait fortement. S'il s'avait agis d'une troupe de templier, il lui aurait été facile d'y faire de nombreux dégâts en recevant peu voir pas du tout... Mais ces hommes d'armes étaient entrainés au combat et penser ce genre de choses n'avait pas lieu d'être dans la leçon n°1

- Et pourquoi agissent-ils ainsi ? Surtout que presque tous ont vécu une destruction complète de la ville... sauf ceux qui sont trop jeunes pour s'en souvenir, ou ceux qui n'étaient pas encore présents. Pourquoi agissent-ils avec insouciance ? En fait, c'est exactement la même réponse que l epourquoi du précèpte : "nous ne ferons jamais couler le sang d'un innocent."

Pourquoi ils agissaient ainsi... Il y avait plusieurs réponses à cette question, du point de vue de Mélian mais toutes étaient hypothétiques. Car elle ne pouvait pas se projeter dans le corps de chacun pour lire en eux et découvrir le pourquoi de leur comportement. En tout cas, les voir agir ainsi n'était pas très rassurant car ils risquaient tous de perdre la vie d'un instant à l'autre, enfin c'est ce qu'on lui avait appris. Mais en fait, peut-être que leur insouciance était un dont du ciel, qui voulait qu'ils vivent en paix sans se poser de question existentielle jusqu'à l'heure funeste de leur mort... Moui, c'était peu probable ça. Enfin, il ne fallait écarter aucune suggestion... La même réponse que le précepte de Laël. Elle avait à présent les pièces du puzzle, presque toutes, il ne lui restaient plus qu'à trouver comment les assembler.
Ils s'appelaient assassins mais ils ne l'étaient pas vraiment, ils étaient en guerre contre une nation bien plus assassine que la leur, ils prenaient les vies de ceux qui en prenaient d'autres mais elle le savait, un crime restait un crime et tuer un homme n'était pas sans compensation lourde : il y avait le geste, mais aussi la pensée et le souvenir de cette mise à mort qu'on avait commis. Lorsque c'était pour tuer quelqu'un qui faisait du mal, on pouvait toujours se persuader de faire le bien, mais lorsque l'on tuait quelqu'un qui n'avait rien demandé, il fallait porter le poids de sa mort toute sa vie durant, on avait peut-être rendu des enfants orphelins par ce geste aussi.
Mélian ne réfléchissait pas dans le bon sens, elle le savait mais son cerveau, têtu comme il l'était, s'entêtait à aller dans cette direction plutôt que dans l'autre et finalement, elle décida de reprendre la parole pour répondre à son maître assassin.

"Je ne peux offrir que des hypothèses en guise de réponse car observer n'est pas forcément comprendre et si compréhension il y a, elle peut être fausser facilement. Ainsi, je dirai que c'est parce qu'ils veulent vivre leur vie comme il l'entende sans sentir la peur de voir un jour un nouveau combat et la ville de nouveau en ruine, vivre sereinement sans la pression qu'impose la crainte et qui, parfois, nous fait commettre des erreurs fatales. A moins que ce ne soit, mais cette réponse ne me plait pas, parce qu'ils n'ont pas pris conscience que cette erreur passé qui à détruit la ville pourrait de nouveau se produire et qu'il faut se méfier... Mais ses réponses ne s'appliquent pas au précepte de Maître Laël, alors je ne dois pas vraiment être dans le vrai... Car pour les mots que maître Laël à prononcer, je répondrais par : parce que savoir que l'on appris la vie de quelqu'un qui n'a rien fait de mal revient à devenir comme les templiers dont nous cherchons sans cesse à réduire la force, tuer un innocent impose un poids sur notre conscience dont on ne peut se défaire toute sa vie, Mana me l'a dit... Et c'est une erreur dont on peut apprendre beaucoup mais qui coûte très chère... Etre un assassin prendrait alors tout son sens."

Les pourquoi de Jennah ne la dérangeait pas, bien au contraire, elle essayait de conduire la fillette à trouver la réponse par elle-même et pas à lui donner sur un plateau doré avec seule consigne de bien l'apprendre. La faire réfléchir entrainait sa capacité à analyser, l'observation était toujours bon à prendre en compte aussi.

- Oui, c'est exactement ça. Les civils nous font pleinement confiance pour assurer leur sécurité... et c'est parce que nous ne leur faisons pas de mal qui puissent nous offrir cette confiance. Ainsi, même si certains ne voient aucun remord à tuer des innocents, nous ne sommes pas ainsi. Les assassins sont là pour rétablir la paix que les habitant aspirent tant. Ils ne doivent en aucun cas être mêlés à tout ça. S'en prendre à tout ces gens qui ont une immense volonté de vivre serait se rabaisser au niveau des templiers qui eux, ne cherchent que le pouvoir et la richesse, peut importe qui se trouve en travers de leur chemin.

- Voilà, c'est tout ce que je voulais te faire comprendre. Maintenant, si tu as des questions plus générales à propos de notre ordre, des templiers ou des croisés, j'y répondrais du mieux que je peux. Ou alors, si les circonstances s'y prêtent, je t'enverrais chercher la réponse par toi-même.

Certes, la réponse lui paraissait maintenant évidente même si elle n'avait fait qu'émettre une succession d'hypothèses pour répondre à son maître assassin. La première leçon était donc passé comme une lettre à la poste finalement et elle n'avait pas eu à chercher bien loin ce qui la ravissait un peu. Mais dans sa timidité et naïveté poussées, elle ne se valorisa pas, préférant penser que c'était plus dû à un coup de chance, parce que Jennah avait laissé beaucoup d'indices aussi. Puis cette dernière termina la leçon en consolidant ses arguments hypothétiques et ensuite, en lui proposant de poser des questions sur l'ordre des assassins ou même sur les autres ordres. Bien sûr, il y en avait quelques unes qui lui trottait dans la tête mais elle n'était pas sûr de vouloir les poser. Enfin, son jeune âge pardonnait bien des bafouilles alors elle pouvait sans doute se permettre de répondre présente à la demande de Jennah.

"Chaque ordre se bat pour des ses propres idées. Mais là où l'on pourrait se battre pacifiquement - d'une certaine manière - les templiers et certains chevaliers croisées n'hésitent pas à s'en prendre à des innocents, ceux qui n'ont pas choisit la voie des armes. Pourquoi une telle façon d'agir ? Après tout, ces personnes n'ont rien demandé, n'ont rien fait de mal à part vivre dans un lieu convoité... Est-ce parce que ces hommes d'armes ont vraiment mauvais fond, parce que la perfidie est leur arme favorite plus que leur épée ?"

Plus une réflexion qu'une question mais l'incompréhension restait maitresse de ses yeux d'or. Nulle doute que la fillette réfléchissait bien trop et pas forcément dans le bon sens mais ça n'avait pas d'importance à ses yeux. Elle savait que bon nombre de ses interrogations ne trouverait jamais de réponses et que leur nombre irait grandissant avec les années. Alors autant essayer d'avoir quelques unes de ses réponses tant attendues bien qu'elle était tout aussi remplis d'hypothèse pour chacune d'elle que pour le test imposé par Jennah

- Le pourquoi dépend de chaque personne. Que ce soit des civils, des assassins, des sarrasins, des templiers ou des croisés, nous avons tous des raisons différentes d'agir. Certains ont des motivations nobles qui dirigent leurs gestes. D'autres, ne sont guidé que par leur foi et en leur maîtres religieux : il en va ainsi pour les croisés. Pour les templiers, c'est lègerement plus compliqué, je pense.

- Si ils s'n prennent à des civils sans défense, c'est parce qu'ils voient en eux une potentielle menace la plupart du temps. Ou alors, il y trouvent un moyen d'assouvir leur désirs de domination en écrasant les plus faibles sous leur puissance. Peut-être ont-ils d'autres motivations. Mais une chose est certaine : ils ont et auront toujours tort de faire ça. Que ceux qui aspirent à vivre tranquillement, puisse le faire l'esprit serein est un de nos premiers objectifs.

- Nous allons retourner à l'académie. Je suppose qu'elle doit être deserte pour l'instant. Il devrait y avoir de quoi faire dans la salle de Maniement des armes. Et n'oublie jamais cela : si quelque chose ne va pas, il suffit de m'en parler.

Comme elle y avait songé, les réponses de Jennah rejoignait la plupart de ses hypothèses et en amena de nouvelles. Mais le plus important c'est qu'elle avait eut des réponses claires et précises qui lui permettaient de mieux s'y retrouver dans le bazar qu'était le lieu de son esprit où était entreposées les multiples questions qu'elle avaient à poser. Pourtant elle se contenta de répondre timidement au sourire de son maître assassin et acquiesça au fait qu'elle pouvait toujours faire part de ses interrogations avec elle. se redressant peu de temps après, elle descendit avec souplesse et agilité du toit de la chaumière et elle suivit silencieusement Jennah, comme une ombre sans se faire remarquer. Elle ne jugeait pas utile d'utiliser le seul pouvoir qu'elle maitrisait à présent, tout comme les habitants qu'elle avait pu observer, elle se sentait en sécurité aux côtés de la jeune femme.
Ce n'était que son premier jour d'apprentissage mais tout comme pour Mana, elle vouait déjà une profonde admiration à son maître. Certes, elle ne pourrait jamais remplacer son premier tuteur mais c'était tout de même important d'apprécier celui ou celle avec qui on allait passer beaucoup de temps.
Donc mieux valait qu'elle apprécie la douceur et la souplesse dont Jennah faisait preuve avec elle que de se plaindre d'une éventuelle chose qui n'irait pas... Et qu'elle n'avait pas trouvé. Puisqu'elle était plus du genre à taire ses douleurs et à suivre son instinct, à agir lentement mais avec finesse d'esprit, le comportement de la jeune femme envers elle lui allait à merveille.
Bientôt, le bâtiment imposant qui constituait l'académie fut en vue et elle soupira. Elle n'avait jamais vraiment prit de leçons avec des armes, Mana avait privilégié le corps à corps quand elle était petite, pour qu'elle puisse se défendre en toute circonstance, ce serait donc un peu une première pour la fillette.